Victime à plusieurs reprises des violences sexuelles, Atosha une jeune fille de 16 ans opte pour la dénonciation .

1.De l’ignorance à l’engagement 

 

‘’Atosha Zaina est une élève de cinquième année secondaire, âgée de 16 ans et demi, elle est l’ainée d’une famille de 4 enfants dont 3 filles et un garçon. 

Une écolière du complexe scolaire Sawa Sawa situé dans le territoire de Nyiragongo au Nord Kivu. Victime à plusieurs reprises des violences sexuelles, elle a accepté de nous partager son histoire et comment les notions apprises lui ont permis d’opter pour la dénonciation. 

“ça m’est arrivé à deux reprises lors des examens du dernier trimestre être invitée par mon professeur de mathématique, un cours auquel je réussis toujours difficilement, chaque fois qu’il m’appelait c’était pour me montrer ma mauvaise note dans son cours et en contrepartie me demander de coucher avec lui pour que je bénéficie d’une note meilleure que celle qui m’a été attribuée” 

La mathématique est un cours d’option dans ma session scientifique, personne ne passe de classe sans avoir satisfait à ce cours.

Pour la première occasion j’avais des doutes, j’avais peur de dénoncer parce ce que je me disais que personne n’allait me croire. 

“Je n’avais pas non plus droit à l’échec ni de redoubler de classe, je suis orpheline de père, ma mère est le seul parent qui subvient à mes besoins, allez y comprendre que je n’avais pas de choix nous révèle Zaina d’un ton un triste.

Ça nous arrivait de causer entre camarades, il est certain que plusieurs autres jeunes filles passent par cette même situation, une chose dont nous sommes sures est que, nous ne savions pas comment procéder et n’avions aucune idée de la gravite de ces genres d’infraction. 

Il a fallu qu’on nous explique les formes des violences sexuelles pour qu’on comprenne comment on tolérait des graves bêtises pendant plusieurs années’’ 

Selon L’Unesco, Chaque année dans le monde, environ 246 millions d’enfants sont victimes de violences en milieux scolaires.  

L’ignorance, l’inégalité des normes sexo -spécifiques et des relations de pouvoir sont le principal moteur de cette violence, qui se manifeste par des brimades et des abus physiques, des châtiments corporels, un harcèlement sexuel et verbal, des attouchements non consentis, des rapports sexuels envers les filles mineures et d’autres formes d’agressions sexuelles. 

Désormais, Zaina et ses camarades ont pris l’engagement de dénoncer tout cas des violences sexuelles et celle basée sur le genre commis au sein de leur école. 

2.S’Informer et décider de passer à l’action  

Le Fonds pour les femmes congolaises a subventionné quelques organisations issues de 10 provinces de la RDC dont, le Nord Kivu, Kinshasa, Haut Uélé ,Ituri,Tanganyika,kassai central ,Maniema ,les organisations issues de ces provinces vont exécuter pendant une année un projet de prévention et réduction des violences sexuelles en milieux scolaires . 

Parmi les différentes étapes liées au projet, plusieurs séances de renforcements des capacités sont aux programmes, les jeunes filles bénéficiaires du projet devront être outillées sur les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux de protection des droits des femmes. 

Elles vont s’imprégner également des formes des violences sexuelles récurrentes au sein de la communauté et les stratégies de dénonciation. 

Enfin le mentorat pour susciter en elle un esprit du leadership. 

‘’Safi Senga 15 ans, une jeune fille écolière dans une des écoles périphériques de kimwenza dans la commune de Monga Fula en province de Kinshasa nous a confié ceci : 

‘’L’organisation m’a aidé à comprendre quels étaient mes droits, depuis ce jour-là j’ai pris l’engagement de conscientiser mes amis non ciblés par le projet et apprendre à me défendre, avant c’était pratiquement impossible de répliquer lors que l’on est victime des violences sexuelles et celles basées sur le genre en milieux scolaires quand l’on n’est pas outillés

Je vous jure que me suis sentie très révoltée après avoir bénéficié de 3 séances de formation, je me suis rendue compte que je tolérais beaucoup des bavures, comme des attouchements corporels, des violences verbales, la discrimination lors de la répartition des tâches, 

Dans notre classe, tous les jours de la semaine, seules les filles élèves sont contraintes de torchonner, la cours, les salles des classes, les toilettes …. 

A plusieurs reprises, mon enseignant de gymnastique m’a tapotée sur les fesses, touché aux seins tout en m’expliquant que c’était une forme de sport adapté à l’école, ignorante que j’étais j’y croyais malheureusement, témoigne Safi. 

Aujourd’hui après cette 4 eme séance de renforcement des capacités, je décide de ne plus être victime, je n’hésiterai pas une seconde de dénoncer ces genres d’abus commis à mon égard et à l’égard de mes camarades.’’