La situation critique à l’Est de la RDC : une urgence humanitaire

La nouvelle sur la prise de la ville de Goma, le matin de ce lundi, 27 Janvier 2025, laisse de questionnement sur la situation humanitaire critique des populations en désastre.
L’escalade de conflits armés a atteint son paroxysme.
Ceci est une sonnette d’alarme pour la région de Grands Lacs, l’Afrique et le monde entier.

La prise de la ville de Goma par les rebelles M23 intervient après celle de plusieurs cités environnantes, notamment Minova, nzulo ,Masisi etc  depuis le 20 Janvier 2025.

Reconnues pour leur rôle essentiel dans l’approvisionnement alimentaire et l’économie locale, l’occupation de ces cités impactait déjà sur la survie de ces populations paupérisées par ce conflit de plus de trois décennies. La progression rapide de l’expansion des rebelles (en une semaine) a fragilisé et plongé les populations de Goma en général et les déplacés en particulier dans une psychose totale. Des camps des déplacés se sont vidés et les rues débordées de ces vulnérables en perte de direction pour fuir encore et encore laissant derrière eux le minimum qu’ils possédaient.
Le drame a été aggravé par une attaque à la bombe sur un camp de déplacés de RUSAYO en territoire de Nyiragongo, 10 personnes dont les femmes et enfants y ont perdu la vie, De nombreux cas de blessés sont aussi signalés.
La ville de Goma est privée d’électricité depuis trois jours. L’approvisionnement en eau dépend de l’énergie électrique. D’où le problème d’accès à l’eau. L’énergie électrique constitue la principale source d’alimentation pour la communication entre les divers services de secours en contexte de crise : appel de numéro vert pour le secours des blessés, des victimes de violences sexuelles et basées sur le genre, les moyens de prévention, etc.
A tout ceci s’ajoute l’accès difficile à la nourriture, à un abri et aux soins médicaux dès lors que les populations sont enfermées dans les maisons. Que dire des malades et de capacité d’accueil, de réponses et de renouvellement de stocks des produits pharmaceutiques essentiels pour la prise en charge dans des hôpitaux et centre de santé en ce moment. Que dire des femmes enceintes et allaitantes sur qui les conséquences de détonations des armes lourdes et de psychoses ont de répercussion ?
La population est laissée pour compte, après le départ des autorités provinciales en direction de du Sud-Kivu.
La prison centrale de Goma (Munzenze) mise en feu s’est vidé des prisonniers. Leur évasion et retour à la liberté parmi les populations peuvent constituer un risque pour les survivantes et la communauté entière.
Ce bref aperçu de la situation humanitaire présenté par le Fonds pour les Femmes Congolaises est une contribution à la compréhension du contexte actuel et un appel à la solidarité des organisations féministes ainsi que des partenaires en vue d’une collaboration et synergie d’actions.
En tant que seul fonds féministe en RDC qui apporte un soutien technique et financier aux organisations œuvrant aux côtés des communautés, il est en pleine action de monitoring de la situation en vue d’actualiser son plan de renforcement de la participation des femmes pour des efforts collectifs avec d’autres acteurs.
La situation à l’Est de la RDC est une urgence humanitaire qui ne peut être ignorée. Les souffrances des populations civiles, en particulier des femmes et des enfants, exigent une réponse immédiate et coordonnée. Le Fonds pour les Femmes Congolaises réitère son engagement à soutenir les victimes et appelle à une solidarité internationale accrue pour faire face à cette crise.
Pour toute information supplémentaire ou pour contribuer à nos efforts, veuillez nous contacter.

Ensemble, nous pouvons apporter espoir et assistance à ceux qui en ont le plus besoin.