In Tanganyika, women members of peace clubs trained in conflict prevention, management and mediation for peace-building

Tanganyika, les femmes membres des paillotes de paix outillées sur la prévention, gestion et médiation des conflits pour la consolidation de la paix.

Dans sa mission de soutenir les efforts des femmes et filles dans le processus de prévention et médiation des conflits entre différentes communautés, une trentaine des femmes actrices de paix dans les territoires de Kabalo, Nyûzu Kalemie Territoire, Kalemie ville ont été renforcées en capacités par le FFC (Fonds pour les Femmes Congolaises) sur la prévention, gestion et médiation des conflits communautaires et sur la prise en charge psycho-sociale des jeunes issus des groupes armés.

Cependant, cet atelier a été une occasion pour le FFC de lancer le projet qui vise à encourager les femmes et les filles du Tanganyika à prendre part pleinement à la stabilisation de cette province après plusieurs années des conflits armés et intercommunautaires. Le projet s’intitule « Soutenir la participation des femmes à la prévention des conflits, à l’engagement communautaire et à la consolidation de la paix »

Le premier jour, les actrices de paix ont partagé leurs expériences sur la prévention et la gestion des conflits dans leurs communautés, et ont ensuite démontré comment le rôle de médiation n’est pas une tâche facile, et que c’est un risque qu’elles couraient de mettre quotidiennement leur vie en danger au nom de la paix ces leaders féminins sont motivées pour mener ces séances de médiation dans tous les 6 territoires de Tanganyika.

 L’exemple de Kantu Mobe, membre de la paillote de paix de Kabalo, qui a résolu un conflit lié à une terre agricole entre deux personnes de communauté différente dont une femme Twa et un homme Bantou.

« Sous mes yeux, cette scène a commencé par des violences physiques faites par cet homme sur cette femme dans la cité de Bukongo à Kabalo. La femme twa a été sérieusement tabassée par l’homme pour avoir déclaré ne pas être en mesure de cultiver le même champ qu’un bantou. Lorsque j’ai voulu intervenir pour la protéger des coups et blessures dont elle était victime, par suite de quoi j’ai été touchée sur mon œil gauche qui jusqu’à ce jour n’est pas encore véritablement guéri.

Ce conflit intercommunautaire est allé plus loin et a même opposé les deux familles élargies, l’une contre l’autre. Celle de la femme voulait à tout prix que cet homme soit incarcéré tandis que celle de l’homme avait directement fait appel aux féticheurs pour mettre fin à la vie de la femme et celle de toute sa famille. C’était un sérieux problème qui est arrivé à stimuler tout le territoire, je vous assure.

 Une fois saisie de la situation, la paillotte de paix, constituée de 4 femmes et deux jeunes filles, a appelé les deux parties afin de mettre leur cas à l’écoute, leur sensibiliser sur la cohabitation pacifique, et leur proposer, en termes de prévention, de partager le champ en deux parties.

Au travers de cette médiation, les deux acteurs se sont pardonnés et ont enfin accepté de mettre leurs différences de côté pour vivre en paix. » s’exclame Kantu Mobe.

 

Après ce moment de partage d’expériences, le formateur leur a outillé, partant de la résolution 1325 du conseil de sécurité des nations unies adoptée en RDC depuis l’an 2000, d’un texte qui recommande aux états d’accroitre le nombre de femmes et filles dans les instances de prises des décisions, de plaider pour la protection des femmes et enfants en période de conflits armés, et de multiplier des stratégies susceptibles d’assurer le relèvement communautaire pour leur reconstruction économique.

Il n’a pas manqué d’épingler également la résolution 2250 recommandant la pleine participation des jeunes dans le processus de paix, dans la sécurité, dans la prise en compte des besoins spécifiques ainsi que dans l’intégration des jeunes au sein des instances de prises des décisions.

Pour bien mener ce rôle de médiation et gestion des conflits, les participantes doivent développer en elles l’esprit du leadership transformationnel dont les qualités à prôner sont la discrétion, le non tribalisme, la détermination, l’engagement le respect de sa parole, etc.

De ce projet, les actrices de paix vont plus se focaliser sur la prise en charge psychosociale des femmes et enfants issus des groupes armés.

Pour bien remplir ce rôle, elles ont tout d’abord énuméré quelques unes des causes principales génératrices de la création aléatoire des groupes armés dans leurs territoires d’où il s’agit du chômage, du tribalisme, de l’envie à la conquête du pouvoir, de la mauvaise gouvernance, du non-respect des mesures établies, etc, ces quelques causes profondes qui auraient engendré au moins une trentaine de groupes armés dans les 6 territoires de Tanganyika.

Après cette formation, les leaders féminins se sont engagés à multiplier les voies de sensibilisation communautaire pour éveiller la conscience des jeunes, femmes et hommes de leurs milieux déjà impliqués dans la constitution des groupes armés.

Pour ce projet le Fonds pour les Femmes Congolaises, prévoit créer des espaces d’échanges pouvant faciliter la prise en charge psychosociale ayant pour fin de leur permettre de diriger les causeries éducatives, d’installer des jeux récréatifs, et tout consort.

Il faudra, à cet effet, développer des stratégies d’octroyer, au profit des jeunes   et femmes, qui ont résolu de quitter les groupes armés, des activités génératrices des revenus pour leur autonomisation financière.

Ce projet qui va durer une année a été soutenu et appuyé financièrement par IFA-ZIVIK de l’Allemagne

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